Archives Mensuelles: novembre 2011

De la mort à l’amour (2 : Varanasi la vivante)

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Enflammée par les crémations et traversée par le fleuve sacré qui transporte les morts vers la délivrance, Varanasi est pourtant l’antonyme d’une ville morte. Le temps semble parfois s’y être arrêté, pas pour y mourir, mais pour y apprécier chaque instant de vie…

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De la mort à l’amour (1 : Varanasi la sacrée)

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Lever de soleil sur le Gange

Hasard ou tentative inconsciente de contrer le destin, d’expérimenter la mort pour mieux apprécier la saveur de la vie ? Quelle qu’en soit la raison, la ville des morts s’avère être la première étape de notre road trip de dix jours. Benaras, Varanasi ou Kashi, nommez-là comme bon vous semble mais faites en sorte qu’elle soit votre dernière demeure. Mourir dans la ville sacrée des Hindous permet d’atteindre le Moksha, la délivrance du cycle des réincarnations. La purification de l’âme est également possible pour ceux qui n’ont pas eu la chance de laisser échapper leur dernier souffle à Varanasi, il faut alors immerger les cendres du défunt dans le Gange au cours d’une brève cérémonie.

Flammes témoignant d'une crémation au bord du Gange (seule photo prise des crémations, car par respect pour les familles des défunts, c'est normalement interdit)

Mais plus que la cité des morts, Varanasi est un passage entre deux mondes, une ville de rites où les quatre éléments se donnent rendez-vous : du feu des crémations à la terre battue qui recouvre les escaliers des ghats juste après la mousson, de l’écoulement millénaire et imperturbable du Gange à la fumée des morts qui envahit les quartiers de la ville avant de se laisser entrainer par le vent vers des hauteurs imprenables. Cité des morts, ville animée, lieu sacré, haut lieu de pèlerinage mais aussi du tourisme ; les identités de Varanasi sont multiples, les descriptions nombreuses et infinies, et pourtant il est impossible de réellement la décrire. Il faut la vivre, la sentir, la respirer, la toucher, s’en imprégner. S’étonner du contraste entre le malaise ressenti en observant les corps bruler et la beauté des flammes qui, dans la nuit, se détachent des eaux sombres et moirées du Gange.  Apprendre à ne plus avoir peur de la mort, à la regarder en face et à en respirer les effluves. Puis, être fascinée par les corps des fidèles, emplis de vie, qui plongent matin et soir dans les eaux à la fois sacrées et polluées pour y trouver purification et salut.
Incontestablement, lieu multiple et insaisissable, Varanasi est la ville la plus magique et surprenante qu’il m’ait été donné de voir depuis mon arrivée en Inde.

Bain rituel après le lever du soleil

Meditation time

Bain rituel version masculine

Vendeur de fleurs dédiées aux offrandes à l'entrée du temple d'Anuman, le Dieu singe

Peu de temps avant le coucher du soleil, Sadhu qui achève sa baignade (un Sadhu est un sage hindou ayant renoncé à la vie familiale et à toute possession matérielle)

Après le coucher du soleil, des cérémonies ont lieu tous les soirs, face au Gange, pour rendre hommage au fleuve sacré

Salutation d'un groupe de Sadhus

Un jour il y a eu Diwali, et la lumière fut…

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Vingt jours après que Rama ait arraché sa femme aux griffes de l’effrayant démon Ravana, il revient victorieux en Inde. Et suite à cet épisode, le couple ne retourne pas dans la forêt qui a été le lieu de leur exil pendant 14 ans, mais rentre dans le royaume d’Ayodhya (celui de son père). Afin de guider leurs pas, tous les habitants du royaume ont allumé de nombreuses lampes pour créer un chemin de lumières censé guider les pas du héros…

Les significations de la fête de Diwali (contraction de Divapali qui signifie rangée de lumières) sont en fait multiples. Je vous ai raconté l’histoire la plus commune en Inde du Nord, mais dans les quatre coins de l’Inde les légendes varient… De plus, à côté de Vishnu (dont Rama est une des formes) une autre grande déesse est à l’honneur, il s’agit de Lakshmi. Le troisième jour de Diwali est même totalement consacré à l’adoration de la déesse de la richesse.

Récit-photo du dernier jour de Diwali :

Et on commence par acheter plein de guirlandes pour décorer sa maison pour Diwali

Ensuite il faut trouver les bougies les plus kitsch et colorées possible ainsi que quelques statues de Ganesh ou de Lakshmi...

Achetez de belles couleurs au petit marchand pour faire de jolis Kolam (dessins réalisés au sol à base de pigments colorés) !

Et les maisons s'éclairent !

Même notre balcon accueille les bougies de Diwali

Ainsi que les arbres...

Et les temples bien sur !

Et une fois que les maisons, les temples et les arbres scintillent, c'est au tour de la rue elle même de s'éclairer... Pétards, feu d'artificies, fontaines de lumières explosent en tout sens ! Diwali est à mi-chemin entre un 14 juillet et un pays en guerre où chacun lance ses propres roquettes...

Le lancement est amorcé...